Analyse d’œufs de Chevêche d’Athéna (Athena noctua)  
 
Résumé : 
 
L’Université d’Anvers (département de biologie et de toxicologie) a analysé 40 œufs de chevêche provenant de la région de Charleroi (Wallonie/Belgique).   
 
Ces œufs - 17 abandonnés et 23 non-éclos- ont été collectés entre 1998 et 2000 par J.Bultot et les membres du groupe Noctua lors de la vérification des nichoirs pendant la saison de reproduction. 
 
Les résultats sont les suivant :  
 
•Les PCBs* (polychlorobiphényles) constituent la source principale de contamination, avec des concentrations s’étalant de 786 à 23204 ng/g de lipides et une concentration médiane de 2600 ng/g de lipides. 
•Les PBDEs** (bromodyphényléthers) sont présents dans tous les échantillons mais à des taux de concentration beaucoup plus bas que les PCBs avec des concentrations s’étalant de 29 à 2181 ng/g de lipide. 
•Les OCPs*** (pesticides organochlorés) sont présents mais à des taux relativement bas, ce qui suggère un niveau relativement faible de pollution de notre environnement !  
 
Les études ont montré que la concentration de la plupart des pesticides était sensiblement plus élevée dans des œufs provenant de nids abandonnés que dans des œufs « non-éclos », même si il n’y a pas de différence dans l’épaisseur de la coquille entre « abandonnés » et œufs « non-éclos ». 
 
Enfin, il n’y a pas de corrélation significative entre les niveaux de DDT et l’épaisseur des coquilles d’œufs, ce qui indique que des concentrations de DDT dans l’environnement belge sont de peu d’importance pour la survie et la reproduction de la Chevêche d’Athéna.   
 
*PCBs : étaient utilisés dans des applications diverses comme par exemple les transformateurs, les condenseurs et les fluides de transmission dans plusieurs appareils mécaniques, la peinture et même dans le plastique. 
 
L’utilisation et la production des PCBs est interdite depuis les années ‘80 
 
**PBDEs : se retrouvent dans plusieurs matériaux (ordinateurs et ameublement) où ils servent de retardant contre le feu ! Comme les PCBs et les OCPs, les PBDEs sont lipophiles et difficile à se dégrader. 
 
Leur production continue aujourd’hui, de sorte que les concentrations dans l’environnement continuent à augmenter rapidement. 
 
***OCPs : actuellement, ils sont toujours détectés en quantité à cause de leur utilisation intensive en agriculture dans les années 1950 à 60. Ces pesticides se dégradent difficilement. 
 
Ils sont interdits aujourd’hui sauf le lindane (insecticide)  
 
Remarques : Les PCBs et les OCPs appartiennent au passé, tandis que les PBDEs sont toujours émis actuellement. Si pris individuellement, les concentrations des produits analysés n’inquiètent pas, par contre on ne sait rien actuellement sur les effets combinés de ces diverses molécules.  
 
 
  
 
 


 
 
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